Résultat, les toxines ne peuvent pas être évacuées : elles cherchent alors une autre porte de sortie, un autre émonctoire.
Lorsque la cure engendre une dysidrose
Pour illustrer le propos, voici un exemple vécu. La consultante se soigne uniquement par des méthodes naturelles depuis des décennies, et applique toujours le principe de prévention par des séances d’énergétique très régulièrement – au moins à chaque changement de saison. Mais cet automne-là, elle a retardé son rendez-vous saisonnier et tout de même commencé une détox avec de l’aubier de tilleul. Quelques jours à peine après le début, un eczéma est apparu, d’abord sur la plantes des pieds, pour très vite s’étendre à tous les doigts de pieds, puis les paumes des mains : une dysidrose, forme d'eczéma appelé dermatose vésiculeuse. Outre les insupportables démangeaisons qu’elle engendre, elle est aussi très handicapante : la consultante, incapable de supporter des chaussures, et les mains en lambeaux, a cherché plusieurs moyens (naturels) de s’en défaire, passant une heure chaque matin et chaque soir à couper les peaux ! Jusqu’à prendre, enfin, rendez-vous pour une séance. Cette réaction cutanée était le fait de son foie et de ses reins totalement bloqués du point de vue énergétique (les émotions peuvent nous atteindre silencieusement). Avec cette détox, ces deux organes avaient été sursollicités mais totalement incapables d’éliminer. Les toxines ont donc cherché un autre organe d'élimination : les poumons. Or poumons et peau procèdent du même principe (nous respirons par les deux). Les soins qu’elle s’est prodigués ont enfin pu avoir un effet positif après la séance. Cette mésaventure a tout de même duré deux mois.
À chaque corps sa réaction possible
Chaque personne réagira différemment, selon la nature des toxines et de l’état énergétique (interne et externe) de son corps : cela peut se traduire par des troubles cutanés, ou des troubles du transit intestinal, des problèmes gynécologiques, ou musculo-squelettiques et articulaires, des troubles de l’humeur, etc. Certains praticiens appellent cela « une crise curative » : c’est une définition que je ne partage pas, par expérience. Car de telles réactions peuvent perdurer jusqu’à plusieurs semaines ! Or on fait une détox pour purifier le corps, améliorer son fonctionnement et prévenir toute maladie : bref, pour se sentir plus léger, pour aller mieux à tout point de vue, tout simplement. Tout au plus peut-on ressentir des désagréments ou des réactions mineures pendant un, deux ou trois jours, grand maximum. Mais au-delà, c’est une alerte du corps pour signifier un sérieux dysfonctionnement et bien plus profond.
À l’instar des médecines millénaires, mieux vaut une révision globale et personnalisée de notre santé à chaque changement de saison, plutôt qu’un seul gros nettoyage annuel : le corps est un ensemble complexe aux mécanismes exigeants qui œuvrent 24 heures sur 24 et 365 jours par an !
Il faut donc être très prudent lorsque l'on fait une détox, et à plus d'un titre. Car il existe un phénomène de mode – de "suivisme" – alimenté par des médias plus nombreux qui surfent sur la tendance mais divulguent des infos souvent incomplètes ou carrément fausses. Ou simplement des particuliers qui ont découvert les bienfaits d'une détox et veulent les partager, mais sans maîtriser les connaissances basiques : ce qui convient à l'un n'est pas forcément bon pour l'autre. Mais il y a aussi un lobbying de la part de certains laboratoires sans scrupules qui manient mieux la publicité et le marketing que la qualité des produits et les conseils indispensables qui doivent l'accompagner de façon individuelle.
La santé n'est pas une tendance ni une dépense : c'est un état d'être pour lequel on investit, et ce, dans la régularité et la constance.
Prenez soin de vous.
© Francine Gaspari
(10 avril 2018)